Pendant ce temps là, de l’autre côté… – Episode #3

Voici le dernier épisode des escapades de Caroline en Amérique du Sud… Destination Chili.

Chili

Je n´arrive pas à me satisfaire d´une ville, d´une région ou même d´un pays. Je veux tout voir, toucher, sentir… Mettre mes sens en éveil et m’émerveiller.

Jusqu’à présent, la seule activité qui ait réussi à combiner tous ces éléments est le VOYAGE ! C´est donc dans cet état d´esprit que je me suis envolée pour le Chili. A moi la traversée de ses 4 300 km de longueur au rythme de la Cueca (musique traditionnelle chilienne). En avant toute !

Je commence mon périple par Putre. Village verdoyant bâti aux pieds des volcans Taapaca et Ancoma, et perché à 3 561 m d´altitude, il fut créé à l´époque coloniale. Je m´engage alors dans ses rues pavées à la recherche de ses trésors architecturaux. Grilles en fer forgé, portes en pierre et autres vestiges me transportent au XVIe siècle, date de sa fondation. Ce soir, je m´endors tôt, légèrement étourdie par l´altitude. Allez hop au lit ! Ça ira mieux demain !

Ma découverte de l´Altiplano continue avec la visite du Parc Lauca. Situé à l´est de la région d´Arica, il s´étend sur pas moins de 137 883 hectares de faune et de flore. Mes petites jambes s´aventurent à parcourir une mince partie de cette ancienne Réserve Mondiale de Biosphère. Je passe devant plusieurs volcans ! Ils sont tous endormis… Mais pour combien de temps ? Je vous conseille le Parinacota qui s´élève à 6 342 m. Saisie pas ces paysages de grande beauté, je décide de m´attarder sur le lac Chungará, l´un des plus hauts lacs du monde (4 570 m !) jusqu´au coucher du soleil… Sous mes yeux, un ciel rouge oranger qui dépose ses reflets sur le lac, saisissant ! Je sais déjà de quoi seront ponctués mes rêves sur le chemin pour San Pedro de Atacama…

Après une vingtaine heures de bus, je pose enfin mon backpack dans le village aride de San Pedro de Atacama. Attention bing bing bing !! A ne surtout pas confondre avec le désert d´Atacama dans lequel se trouve le village. Je m´enchante de son dynamisme communicatif du où vivent 5.000 âmes. Ses maisonnettes en adobe (brique de terre crue et de paille cuites au soleil) me charment et l´église San Pedro me rappelle l´époque coloniale.

Arrivée au marché artisanal, un amas de feuilles attire mon regard… Serait-ce ?!! Oui, le graal des montagnes est là, je le touche enfin : les feuilles de coca ! Manquantes à mon kit de survie, je m´en achète une poignée pour mes futures ascensions. Le lendemain, de bonne heure et de bonne humeur, je m´éloigne du village en direction de la Vallée de la Lune ou je passe devant des formes géologiques divertissantes. Mais le moment phare de cette excursion reste la montée de la Duna Mayor, haute dune de sable gris qui jouit d´une vue à 360 degrés sur la Vallée de Lune, le Salar d´Atacama et les volcans, WOW effect garanti !

Laguna Cejar 02, Salar de Atacama, Chili

Le Chili me fascine de plus en plus… Je me retrouve à Copiapó après 12 heures de bus. Nichée au centre du désert d´Atacama (pas le village… Cachái – tu vois), la ville minière m´accueille avec sa gare datant du XIXe siècle. La ville, ses églises et musées valent le détour mais je préfère en sortir pour aller m´amuser sur les quelques 240 km2 de dunes de sables qui s´étalent de la côte pacifique jusqu´à la Cordillère des Andes.

Après une bonne nuit de sommeil, je décide de visiter le Parc Nevado Tres Cruces. Je trouve une excursion et monte en voiture pour 150 km sur la route n° 31. Je suis bien contente d´avoir mes feuilles de coca en back-up. Eh oui, le parc se situe à 3 700 m d´altitude et couvre pas moins de 590 km2. La Laguna Santa Rosa et le sud du Salar Maricunga constituent les principaux attraits touristiques de la partie nord du parc. Je rentre à Copiapo pour la nuit, mon port de base depuis 2 jours. Dès le soleil levé, je quitte ma nouvelle région coup de cœur pour la côte pacifique. Ma destination ? Bahia Inglesa. A quelques kilomètres du port de pêche de Caldera, je profite d´une eau turquoise qui n´a rien à envier aux plages des Caraïbes !! Après mon premier bain dans l´océan Pacifique, je visite le nouveau parc paléontologique de la station balnéaire.

Bahia Inglesa, Copiapo, Chili

Depuis le début de mon voyage, j´attends avec excitation de découvrir Valparaiso. Sublimée par la poésie de Pablo Neruda, la ville mythique s´étend sur des collines pleines de charme auxquelles s´accrochent des maisons multicolores. Je me vois déjà m´installer dans l´une d´entre elles. Valparaiso m´enveloppe, je m´y sens bien !

Je poursuis ma visite en prenant le funiculaire El Peral qui me dépose sur le Paseo Yuguslavo de la colline Alegre. Perdue dans ce dédale de petites rues, j´accède enfin au Paseo Gervasoni ; façades peintes, escaliers colorés et vue sur Viña del Mar finissent de me charmer. Perchée sur mon petit nuage, je descends vers la ville basse par l´avenue Almirante Brown et ses rues commerçantes.

Valparaiso, Cerro Artilleria, Chili

Le soir venu, on m´invite à une quinta escarpée où les locaux dégustent l´asado traditionnel au son de la Cueca, musique traditionnel chilienne. Des couples de 7 à 77 ans se succèdent sur la piste, armés de leurs pañuelos, élément indispensable. Un ballet joyeux se déroule sous mes yeux. Ni une ni deux, je me lance sur la piste et me laisse emporter par la frénésie communicative de cette soirée mémorable, bacán (génial) !

Mon planning serré ne me permet pas de visiter les vallées de Casablanca ni de l´Aconcagua, prisées pour leurs caves.

Le lendemain, je prends le bus pour Santiago de Chile. Les reliefs bétonnés de la capitale chilienne se dessinent alors que je gagne la gare routière. Je m´arrête devant un panel de plans de la ville. Un attire mon regard : Tour 4 Tips, un concept sympa qui propose aux touristes de réaliser une visite de 3 heures. 2 tours sont proposés : lieux phares et le décalé. A la fin, les participants sont invités à donner la somme qu´ils souhaitent. Je choisis le premier. Rendez-vous à 15 heures devant le Musée des Beaux Arts avec mes guides Wally. Immanquables, ils portent un t-shirt rayé blanc et rouge comme dans les livres-jeux Où est Charlie ? Nous échangeons quelques banalités en attendant la dizaine de curieux ayant optés pour cette alternative aux classiques visites guidées.

Catedral Metropolitana, Santiago, Chili

Durant ces 3 heures, nous passons par le quartier Lastarria, les quartiers Paris – Londres, la Moneda, la Plaza de las Armas, la Santa Lucia, la Cathédrale de Santiago, le quartier Bella Vista et ses bars, le street-art… Les nombreuses haltes nous en apprennent toujours plus sur l´histoire du pays. Arrivés dans une galerie commerciale, nos guides nous surprennent en nous présentant les cafés con piernas. Quézaco ? Ces cafés proposent aux clients, plutôt masculins, d´être servis par des belles femmes parfois légèrement vêtues… Ah bah voyons !

Amateurs de vins, bonjour ! Multiples sont les lieux où savourer un cru chilien. Aux alentours de Santiago, la Vallée de Maipo abrite des bodegas spécialisées dans la production du cabernet sauvignon, cépage emblématique de la région. C´est ainsi que je visite la cave Concha y Toro fondée en 1883 et apprécie mon premier vin chilien dans un magnifique parc paysager.

Mon escale dans la région métropolitaine s´achève. Une nouvelle nuit de voyage. Demain, je me réveillerai en Patagonie des lacs. Au petit matin, Puerto Montt et son port me saluent. Les aficionados (moi comprise) de saumon sont servis, ici, la production du poisson est très développée ! Après mon déjeuner iodé, je m´élance vers le Parc National Alerce Andino. La forêt verte qui couvre 39 255 hectares accueille des cyprès de plus de 40 mètres mais aussi le copihue, fleur nationale du pays de couleur rouge. A 30 km de là, Puerto Varas, ville accueillante et dynamique (bars, restaurants, jardins, théâtre,…) au bord du lac Lianquihue. Près de ce dernier, un autre parc attire mon attention. Le parc Vicente Perez Rosales est le plus ancien du Chili et le plus saisissant ! Les cascades de Petrohué et le lac couleur émeraude Todos los Santos mettent la barre haute… A suivre !

En Patagonie des Lacs, l´Île de Chiloé est connue pour être la plus grande d´Amérique du Sud. Sur 180 km de long, habitants et visiteurs privilégiés se côtoient dans un environnement préservé de la modernité. Ainsi les maisons en bois et pilotis datent de la fin du XIXe siècle. Les chilotes prennent également soin de maintenir leurs traditions, notamment par des fêtes traditionnelles au cours de l´année.

Gourmande que je suis, j´ai savouré la spécialité locale, le curanto, savant mélange entre fruits de mer, viande et légumes, miam !!

L´ île abrite un parc national verdoyant portant son nom où se mêlent dunes, lagunes, grandes plages, faune et flore. Un petit conseil, pensez à prendre un imperméable sous le coude car il y pleut très souvent…

Cap vers le sud, je m´émerveille face à la belle dame nature qui défile jusqu’à mon arrivée à Puerto Natales. Dans cette province au doux nom d´Ultima Esperanza (Dernier Espoir), je parcours 115 km sur une route non goudronnée pour arriver au Parc Torres del Paine. Mon périple depuis les terres arides du Chili ne cesse de m´étonner. Je m´évade dans cette biosphère aux milles visages : forêts, vallées, montagnes, glaciers, cascades ainsi que les trois pics granitiques qui ont donnés leur nom au parc, tout cela dans un dégradé de couleurs. Mes sens bouillonnent, à gauche, à droite, chaque vue vaut son pesant d´or !

L´intention fait l´action ! A défaut d´être allée sur l´Île Rapa Nui, alias Île de Pâques, j´ai tout de même collecté quelques informations auprès de mes compagnons de voyage. Allez je les partage avec vous ! L´ île la plus isolée du monde est à 3 700 km des côtes chiliennes et recèle les trésors fascinants du peuple Rapanui. L´Île de Pâques surprend tout d´abord par son aéroport qui la traverse de par et d´autres entre le volcan Orango et la ville d´Hanga Roa.

Site archéologique à ciel ouvert, l’île compte 887 statues moaï dont la quasi-totalité ont été sculptées dans l´asphalte du Volcan Ranu Raraku.

Ile de Pâques, Chili

Il est conseillé de voir le volcan Ranu Kau, qui abrite un cratère de 2 500 m d´envergure où loge un lac profond de 200 m. Les photographes ne se feront pas prier pour capturer le spectacle des grottes proches du site Ana Kai Tangata.

Deux plages, l´une de sable rose Ovahe et l´autre de sable Anakena, se distinguent par la présence de deux sites archéologiques : l´Ahu Ature Huki et l´ahu Nau Nau.

Au fort héritage spirituel, l´Île de Pâques garde précieusement légendes et secrets qui contribuent à sa notoriété. Une chose est sûre, un jour j’írai !
Retrouver le guide de voyage complet sur le Chili sur le site de l’agence Chile Excepción.
Infos pratiques sur le site du ministère des Affaires étrangères.

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