Ah les dimanches en famille… Quoi ? Oui, en famille. Avec Elisabeth, Dennis, Emmanuel, Cécile, Juliette et Arthur. A quelques prénoms près, ça me change pas trop de la maison. Sauf que c’est pas les Dentelles de Montmirail. Et qu’il manque un chat roux. Ballade dans le bush pour s’ouvrir l’appétit, le temps de découvrir une végétation indescriptible, les photos n’y feront rien, il faut le voir. Les Kauris donnent le vertige, c’est l’arbre que tout enfant rêverait d’avoir dans son jardin pour y faire une cabane. Imaginez tout ça bien sûr avec le son et les odeurs, on n’est pas à la bambouseraie, ici ce sont de vrais oiseaux, pas des cuicuis qui passent en boucle. S’en est suivi un pique nique kiwi, avec ma première Steinlager, des chips kiwis (ils sont fous ces anglais, sérieusement, du vinaigre dans les chips ?), du fromage kiwi… Petite remise en question lorsque Juliette, 8 ans, m’a placée dans la catégorie « teenagers ». A la roots, 0 maquillage et sweat à capuche, il semblerait que je ne rentre pas au Sullivan comme ça. Après ça direction the beach. Et là j’ai pensé à vous, vous gens qui dormiez pendant que je me promenais sur le sable noir à travers la brume. Vous qui rêviez pendant que je me promenais au pays des rêves. Oui, vous, vous qui entrez dans le métro quand je vais me coucher. Vous rendez chaque moment encore plus beau. Thks guys.
Catégorie : Auckland
Devonport
Devonport, c’est le Wisteria Lane de Auckland. Sans les poufs. De toutes façons, en Nouvelle Zélande il n’y a pas de poufs. Ici les blondasses n’existent pas, ce sont des surfeuses. Revenons à notre mouton. Le Mont Victoria, et North Head s’y font face. Une vue imprenable, un arbre avec un banc en dessous, des barbecues publics, des mariages, mais surtout des tunnels. Oui, en fait les néo-zélandais avaient creusé un vrai labyrinthe fortifié dans North Head, et pleins d’autres trucs cools pour protéger leurs kiwis et leurs moutons pendant la guerre mondiale. On ne dira pas que ça n’a servi à rien, c’est rigolo les tunnels. Il fait noir et tout, I was very scared. Et puis mettez-vous à leur place, si vous aviez pleins de jolis moutons, vous aussi vous auriez voulu les protéger. Je vous parlerais pas du moment où on s’est assis sur les rochers pour regarder les vagues faire « frshhh… frshhhh », soleil dans le dos, avec vue sur Rangitoto. Si ? Bah en fait c’était cool.
The bush – Long Bay – West Coast
Ici aller promener le chien, c’est se balader dans le bush subtropical. Aller marcher c’est traverser des pâturages avec le regard de cinquante vaches pointé sur toi, arriver en haut d’une colline avec vue sur l’océan Pacifique, essayer d’apercevoir un dauphin, descendre sur la plage, les pieds dans l’eau, puis longer les modestes villas de la côte. Aller faire un pique-nique, c’est rouler vers la West Coast, voir toutes les saisons défiler pendant le trajet, s’arrêter en hauteur avec vue sur la mer de Tasmanie déchaînée, marcher dans le sable noir, sentir l’odeur des smelly birds, eater quelques trucs, s’arrêter sur la route pour une so delicious ice cream. Ici la vie c’est pas pareil.
Auckland City
Queen Street, The Eagles dans les oreilles, appareil photo à la main, let’s go.
Je ne vous parlerais pas de la Skytower. Bien sûr je suis allée la voir de plus près mais c’est quand j’ai commencé à me perdre que les choses sont devenues intéressantes. The Lonely Dog Gallery. C’est le nom qui m’a attiré, de loin. C’est là que j’ai découvert les toiles de Ivan Clarke, un artiste kiwi plein d’humour et de talent. Que j’ai fait connaissance avec la petite galeriste adorable. Puis j’ai continué ma route, pour arriver dans une boutique de créateurs kiwis. Là, c’est devenu dangereux, j’ai commencé à vouloir tout acheter alors j’ai fuis vers une jolie ruelle animée.
J’enlève mes écouteurs, quatre guitaristes s’en donnent à coeur joie sur la place. Posée à la terrasse du plus vieux pub d’Auckland à discuter avec le barman frenchy en écoutant le groupe, ça sent le bonheur.






Mont Eden
Mont Eden Road m’a fait l’effet Notthing Hill à Londres. On a l’impression d’être dans des décors de films, ça paraît irréel, tout est parfaitement fini, placé, coloré, harmonieux.
C’est un autre monde.
Le temps de découvrir le quartier et Cécile, Juliette & Arthur sont arrivés pour me faire découvrir le Mont Eden. Il domine la ville et nous permet d’avoir une vue à 360° sur Auckland et les environs. C’est à ce moment précis que j’ai découvert pourquoi il ne faut jamais sortir sans sa parka en Nouvelle Zélande. Après avoir attrapé un bon rhume et m’être promis de revenir un jour de grand soleil, nous somme partis direction Western Park. Sur la route, Cécile me fait rêver en m’expliquant comment ils s’y sont prit pour s’expatrier ici, trouver une maison, se faire à cette nouvelle vie et à la culture kiwi. Nous voilà au parc, il est gigantesque et plein d’oiseaux presque apprivoisés. On pique-nique en compagnie des oies noires et d’animaux que je décrirais comme mi poule bleue – mi dinosaure. C’est simple, toutes les choses exotiques et rares qui nous émerveillent font partie du quotidien des kiwis.
Dennis & Elisabeth’s lifestyle
Dennis est anglais, Elisabeth française. Ils ont vécu en France, aux Etats-Unis et, depuis 19 ans, ils vivent dans un havre de paix, sur la East Cost. La maison est grande et pleine d’histoires, on y rencontre David & Eric, les fils, puis Caroline qui vit ici avec son copain. Et aussi Goldy, un vieux golden retriever, et Budy, un jeune chien en manque d’amour. Ah et il y aussi le chat qui ressemble à une grosse peluche et des poissons tout petits dans des aquariums géants. Voilà pour les présentations.
Ici un repas en famille c’est des histoires de David Crockett, d’Hansel & Gretel et de tipi dans le jardin. Tout ça en anglais. Parce que oui, seule Elisabeth speaks french, donc on y est, on speak english et on try to understand.
Elisabeth fait des massages aux pierres et aux huiles essentielles, je dors dans son atelier, autant vous dire que je dors bien. C’est une artiste, il y a des toiles sur Paris, le Pont du Gard, des plages de NZ. Les fils sont des artistes en cuisine, milk-shake banane – golden kiwi – miel – et pleins d’autres trucs tellement exotiques que j’en ai oublié le nom.
Elisabeth m’a rapidement présenté une famille française fraîchement expatriée à Auckland, Cécile & Co. Eric m’a fait visiter leur jardin qui regorge de chemins et d’endroits cachés, Dennis m’a aidé à obtenir un téléphone kiwi ainsi qu’un compte bancaire. La gentillesse est une religion ici.
New Zealand, here we go
Après six mois à rêver, hésiter, économiser, organiser, s’impatienter, un matin on se réveille et on y est. Une 206 chargée de deux gros sacs à dos, de mon excitation et d’un peu d’appréhension. Paris s’éveille, nous aussi. Terminal 1, il semblerait qu’on y soit enfin.
Tourner en rond, enregistrer ses bagages, faire des jaloux, leur dire au-revoir et les laisser là pour monter à la salle d’embarquement. Et là, un couloir sans fin, un tapis roulant, et toi, toute seule, avec le sac à dos de tes années collèges sur le dos et dans ta tête un milliard de questions sans réponses. C’est marrant cette sensation. C’est comme ça que tu te retrouves le sourire aux lèvres avec les yeux qui pleurent –c’est pas moi c’est mes yeux-.
Ensuite le temps s’arrête. Paris-Singapour c’est les premières rencontres, une autre Marie qui elle va en Australie, une cambodgienne qui ne cesse de répéter « Plofitez, plofitez » et qui prie pendant l’atterrissage, un nombre de plateaux repas incalculable, des nouilles au poulet au petit déj’, des turbulences et la cambodgienne qui prie encore, des hôtesses de l’air splendides en tenues traditionnelles, un français qui vit à Melbourne depuis deux ans et l’intégrale des Pink Floyd. Puis Singapour. Il est tôt, l’aéroport est désert et magnifique. Une moquette moelleuse, une musique de fond qui va parfaitement avec le moment, des plantes partout, des papillons. Embarquement pour Auckland. Ça y est, c’est écrit. La fatigue commence à se sentir. C’est comme ça que je m’endors en salle d’embarquement et que je manque de rater ma correspondance. Arrivée dans l’avion je n’ai pas cessé de dormir. D’un sommeil profond apparemment puisque le monsieur assis au hublot n’arrivait pas à me faire bouger pour regagner sa place.
Après 6 mois d’attente. 24h de vol. Auckland. La douane. Le passeport. Et Elisabeth & Dennis qui m’accueillent avec le sourire.